Les aérophones

Grand passionné des arts traditionnels de l’Orient, le baron d’Erlanger s’est constitué dans son palais de Sidi Bou Saïd, une superbe collection de tapis, essentiellement des tapis noués à la main et quelques tapis tissés ou kilims.

Cette collection, qui orne le sol et les murs des différentes pièces et salles du palais Ennejma Ezzahra, renferme une grande variété de tapis d’Asie mineure, d’Asie centrale et de Perse aussi quelques spécimens de tapis kairouanais, un seul tapis d’Europe (provenant des Carpates en Roumanie). Les nœuds utilisés sont de type Ghiordès ou turc et de type Senneh ou persan, permettant la réalisation de motifs compliqués.

Ces tapis, pour la plupart faits de laine de mouton (chaîne et trame, avec parfois une chaîne en coton), présentent des motifs géométriques et des motifs floraux, la seule exception étant un tapis de prière persan, dont l’ornementation figurée présente des animaux (bœufs, lions, boucs). Ce tapis évoque le paradis.

Les motifs (naqshah) et symboles les plus couramment relevés comprennent l’Afshan, motif composé de rosettes alternant avec des groupes de deux palmettes, le Boteh motif en forme de larme ou de poire, le Gül, petit médaillon de forme octogonale, hexagonale ou rhomboïdale, le Tareng, motif à la fleur de bergamote, et le Seh qab, motif à trois cadres.

A l’instar de la majorité des tapis d’orient, la totalité des tapis de la collection d’Erlanger est de forme rectangulaire et ce à l’exception d’un ou de deux spécimens de tapis de selle. Les dimensions varient entre les grandes, dites Ghali (plus de 190cm x 280 cm) et les tapis de prière ou sajjada.

La collection regroupe quelques beaux spécimens de tapis de prière dont le motif principal est une niche en forme d’arc appelée Mihrab, qui doit être orientée en direction de la Mecque lors de la prière. Le centre de l’arc est généralement occupé par une lanterne suspendue.

Si les tapis formant cette collection n’ont pas, pour le moment, pu être datés d’une manière précise, on peut situer leur date de fabrication entre le XVIIe et le XXe siècle.

Les tapis turcs proviennent des ateliers d’Ushak, qui était l’un des principaux centres de tissage de l’empire ottoman, de Ghiordès et de Kula, mais aussi des zones tribales habitées par les populations turkmènes nomades (Yomut, Tekkeh, Salor).

On dénombre aussi quelques beaux spécimens de tapis du Caucase, qui se reconnaissent facilement à leur motifs extrêmement stylisés et géométriques, généralement sur fond rouge, ainsi que des tapis provenant du Turkestan reconnaissables à leur couleur dominante, le rouge (parfois combiné au brun ou au bleu) et leur dessin à base d’octogones.

Les tapis persans quant à eux proviennent essentiellement de Bejar au Kurdestan, d’Ardabil, de Chiraz, Hamadhan, de Malayer et de Kashan.

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